Consommer local est une volonté collective forte en 2022. Mais selon les chiffres de Léman Bleu, le commerce en ligne s’est envolé depuis la pandémie. Que veut dire “consommer local” dans un monde entièrement digitalisé et qui tend vers une consommation presque entièrement en ligne ? Et finalement, à qui profite la consommation locale ?
Pour commencer, il ne faut pas l’amalgame entre la consommation en ligne et la consommation non locale. Si je prends l’exemple de Stickerkid, entreprise que j’ai eu la chance de gérer, cette dernière propose des produits imaginés, fabriqués et envoyés depuis Sion. On peut donc clairement la qualifier d’entreprise locale si on habite en Valais.
Ce n’est donc pas un mauvais signe de constater que le peuple suisse consomme de plus en plus en ligne. Mais cela suffit-il pour faire marcher notre économie locale ?
La Suisse n’étant pas une grande productrice de biens de consommation, la plupart des biens que nous achetons viennent de l’étranger. Cependant, la force de la Suisse réside dans le fait que ces biens sont distribués dans des commerces locaux ou du moins situés en Suisse.
En effet, c’est de cette façon que nous soutenons le commerce local. Premièrement, en privilégiant les circuits courts (du producteur au
consommateur) notamment pour l’alimentation et quand ce n’est pas possible, en achetant des biens dans des commerces locaux situés dans nos régions.
Pour donner un exemple concret : si j’habite à Lausanne, je vais plutôt acheter mon filet de bœuf soit chez le producteur grâce à des sites comme Robin des fermes, soit chez le boucher du coin. Par contre, si je veux acheter un jeu vidéo, je ne vais pas pouvoir aller chez le producteur, je vais donc opter pour un commerce local du type Mix-Image au lieu d’aller dans un magasin appartenant à un grand groupe étranger.
Mais pourquoi est-il nécessaire de consommer local ? Si on prend l’exemple d’une commune comme Martigny, cette dernière est composée de citoyens, de commerces, d’associations et d’entreprises. Ces acteurs locaux sont étroitement liés dans le schéma de vie économique communale. Le citoyen va gagner un salaire qu’il va dépenser dans les commerces de sa commune. Il va également payer des impôts dans sa commune. Quant aux commerçants, il va vendre des biens et services aux citoyens et également payer des impôts à la commune.
La commune doit ainsi entretenir ce cycle en se rendant attractive et ainsi donner envie d’y habiter. Elle fera la promotion du sport et de la culture grâce aux associations. Et cela avec, entre autres, les impôts prélevés. Consommer local, c’est donc cela : participer activement au cycle de vie communal.
Si je vulgarise le concept : je dépense de l’argent dans un commerce de ma commune, cet argent va permettre à des commerçants de vivre. Les commerçants vont faire du chiffre d’affaires qui sera taxé. La commune aura plus de budget pour la promotion du sport et de la culture. Ceci engendre une meilleure attractivité et en conséquence de nouveaux habitants.
Les entreprises créatrices d’emplois ont évidemment aussi un impact conséquent sur l’attractivité d’une commune.
La finalité est un écosystème dans lequel chaque acteur à sa place et propose une plus-value.
Finalement, nous consommons local pour cette raison non ? Pour permettre à la collectivité de vivre convenablement dans un environnement attractif et sécurisé.
Alors pensez-y lors de votre prochain achat !